mercredi 29 mai 2013

The Babies au Point Ephémère (28/5/13)


Quelle semaine folle au rayon rock indé de pure qualité! Après Deerhunter et Unknown Mortal Orchestra voici donc le temps de The Babies. Après la sortie de leur second disque fin 2012 (l'excellent "Our House on the Hill, malheureusement écouté trop tard pour qu'il puisse incorporer notre Top 10 2012, mais sûr qu"il y aurait eu une place de choix) on était impatient de les découvrir en live au Point Ephémère dans le cadre de cette Route du Rock Session...

Pour commencer, mention spéciale à la 1ère partie Big Deal au pop rock sous influence shoegaze et post-punk assez convaincant. Arrivent ensuite sur scène The Babies. Ce side project issu de la réunion de la charismatique leader des Vivian Girls, Cassie Ramone, et du bassiste de Woods, Kevin Morby, est plus qu'une récréation de passage. Les deux disques sortis permettent de constater le vrai talent de songwriting de Kevin, véritable locomotive du combo.

Il n'y a rien de révolutionnaire dans la musique de The Babies, c'est juste du rock indé jubilatoire, frais et immédiat. Le genre de disques que l'on écoute en boucle juste parce qu'ils nous font passer un super moment sans trop que l'on comprenne pourquoi... Et c'est déjà énorme!

Les textes sont même parfois d'une confondante acuité. "There's no job to pay the rent, there's no love to make it better", l'intro parfaite en 2013! Et c'est bien avec ces mots et cette énergie entrainante du titre "Alligator" que le concert débute. Les sourires se montrent déjà sur les visages des spectateurs et cela ne fera que continuer durant tout le set.

Avec un titre comme "Baby" chanté par Cassie, on a même droit à un vrai tube (dans un monde idéal cette chanson le serait devenu...) qui aurait du attirer plus de lumière vers ce groupe New-Yorkais au charme underground irrésistible! Pareil pour "Moonlight Mile" ou encore "Mess me around".

Une très belle soirée!

A lire également les autres talents passés tout récemment par la capitale : Deerhunter, Unknown Mortal Orchestra ou encore Mac Demarco dans un registre proche...

lundi 27 mai 2013

Grizzly Bear à l'Olympia (25/5/13)


Embouteillage de concerts à Paris ce weekend, Grizzly Bear à l'Olympia, les festivals Villette Sonique et Fargo... Impossible d'être partout à la fois et on aura donc choisi la pop indé et sophistiquée des américains de Grizzly Bear...

Vieux souvenirs de les avoir vu en première partie de TV on the Radio en 2006 dans la mythique salle Métro à Chicago. A l'époque ils venaient de sortir un lumineux second album, "Yellow House", où leur pop alambiquée et bizarre faisait des merveilles. Ce disque reste encore notre favori du combo pour son coté pop de chambre, rêveuse et quelque peu perdue dans le pays des songes...

Entre temps il y aura eu l'explosion grand public avec "Veckatimest", et son single publicisé "Two Weeks" puis la sortie de "Shields" à la rentrée dernière devant lequel tous les critiques se seront prosternés... A juste titre. Grizzly Bear a su trouver sa voie et son public, tout en continuant à expolorer des territoires pop érudits et lointains.

La place plus importante donnée aux percussions depuis Veckatimest est certainement un facteur déterminant dans l'ascension du groupe. Et c'est sans surprise que le morceau acoustique final aura été pour nous le meilleur moment du concert. 3 voix, une guitare folk et une caisse claire, avec ces simples élements, les 5 musiciens réussissent à nous faire partager un instant de magie... Et on regrette presque que ce minimalisme n'ait pas été la norme tout du long...

Au final, le fait que Grizzly Bear et sa pop complexe réussisse à remplir l'Olympia est plutôt encourageant : l'exigence et l'ambition peuvent être couronnées de succès. Et on se prend à rêver d'un tel destin pour quelques groupes bien de chez nous dont la pop relevée et lunaire n'a rien à envier à celle des américains. on pense bien sûr à Arch Woodmann ou encore à Orval Carlos Sibellius... Il est beau et indispensable de rêver...

A lire également dans la même veine : Arch Woodmann à la Méca.

dimanche 26 mai 2013

The Flaming Lips, Unknown Mortal Orchestra et Crane Angels à Villette Sonique (24/5/13)


On a totalement oublié la chaleur automnale version polaire de ce mois de mai à Paris, lors d'une soirée assez exceptionnelle dans le cadre du festival Villette Sonique avec un trio fantastiquement psyché : Crane Angels, Unknown Mortal Orchestra et The Flaming Lips...

On arrive juste à temps pour voir une bonne partie du set de Crane Angels. On les connaissait de nom mais on les découvre vraiment sur scène ce soir. Collectif issu de la bouillonnante scène bordelaise et de nombreux groupes (Botibol et JC Satan notamment), le combo impressionne d'entrée par le nombre de ses protagonistes, neuf au bas mot. Leur musique est un savant mélange de psychédélisme, de garage, de noise, de shoegaze et de pop. Une place importante est laissée aux harmonies vocales entre les nombreux chanteurs et chanteuses. Un bel enchevêtrement de voix sous influence Beach Boys, Beatles sous un déluge sonique très nineties... On a vraiment aimé!

Viennent ensuite les Unknown Mortal Orchestra dont le dernier opus, II, nous avait émerveillé. Sur disque la pop un peu barrée, psychés et vintage façon garage sixties est superbe. Sur scène, le coté psyché ressort beaucoup plus et l'ensemble sonne nettement plus rock et frondeur. Un vrai trip halluciné qu'on aurait pas osé imaginer. Après le passage récent de Mac Demarco, on croit déceler une tendance de fond avec nombre d'albums pop excellents bricolés en home studio, avec les moyens du bord et souvent par un ou deux laborantins et les live où les chansons prennent une nouvelle direction sous l'influence d'un vrai groupe formé pour l'occasion...

Pour finir en apothéose, on a droit au show flamboyant des Flaming Lips. Bourré d'effets visuels, de couleurs vives et chatoyantes et d'une scénographie spatiale, le spectacle offert par le groupe de Wayne Coyne est tout simplement sensationnel. Leur musique hallucinée prend toute son ampleur dans ce barnum moderne qui offre une porte d'entrée à l'univers des Flaming Lips... Enorme...

A lire également, JC Satan à la Maroquinerie et aux Nuits Sonores, Mac Demarco à la Maro...

jeudi 23 mai 2013

Deerhunter au Trianon (22/5/13)


Quel scandale! Le Trianon n'était pas plein pour la venue de Deerhunter à Paris... Et pourtant, c'est certainement l'un des tous meilleurs groupe d'indie Rock de ces 5 dernières années. Venu présenter leur 5ième album, le âpre et pre-punk Monomania, le quintet d'Atlanta remporte haut la main la palme d'or du meilleur délire noisy garage rock sous influence pop de l'année...

Un concert de haute volée qui débuta avec 10 minutes de nappes de guitares vaporeuses et hallucinées propulsées par une batterie typiquement shoegaze, le tout rappelant les belles heures de Ride ou Slowdive... Un pur régal. Le setlist fut principalement tourné autour du nouvel album du combo, au son crade, déviant et rythmé, comme pour salir aux maximum les mélodies pop sous-jacentes... Un bel effort pour éviter tout succès mainstream douteux!

On a donc eu droit à la facette la plus énervée, la plus tordue et la plus folle de Deerhunter. Exit les longues plages dreamy réconfortantes, le rêve est cette fois-ci rempli de saturation et de méandres ombragés. Mais comme en écho à un passé pas si lointain, Bradford Cox concède, dans sa grande mansuétude à laisser intervenir son comparse Locket Pundt (dont on voit recommande chaudement les deux albums solo sous le nom de Lotus Plaza) pour illuminer le set avec les aériens "Desire Lines" et"The Missing".

Après avoir terminé leur set dans un déluge sonique, les impétrants reprennent en rappel leur "Cover me Slowly" si envoutant ouvrant le LP Microcastle... Une petite dernière et le concert se termine comme il a débuté dans une apocalypse de 6 cordes, batterie en moins... 10 minutes intenses que certains applaudiront des deux mains en criant au génie lorsque d'autres seront partis avant la fin...

Un groupe culte, tout simplement!

A lire également Deerhunter à la Gaité Lyrique et Bradford Cox en solo au Trabendo. Et pour le plaisir shoegaze : Ride best Song Ever

samedi 18 mai 2013

Melvins au Trabendo (10/5/13)


On aura mis un peu de temps pour écrire ce live report, juste le timing nécessaire pour digérer l'uppercut Melvins reçu au Trabendo dans le cadre d'une résidence de 2 jours qui aura permis au groupe séminal du son lourd et extrême de revisiter ses plus brillants et cultes albums du début des années 90.

A l'époque où le grunge n'existait pas encore les Melvins furent les défricheurs d'un son crade, lourd, souvent ankylosé, psyché, trash et speedé par moment... Une vraie mine d'or découverte par King Buzzo et sa bande qui marquera toute une génération de musiciens : Nirvana bien sûr, mais aussi la descendance Stoner (Kyuss, Queens of the Stone Age) voie même les scènes Doom ou Drone...

30 années d'activisme, de passion et de combat... Cette résidence au Trabendo était donc un vraie évènement et on s'y sera rendu le premier soir pour le triptyque magique  Eggnog, Lysol et Houdini... Produit par Kurt Cobain en 93 (au moins sur le papier), Houdini reste un monument... Ce n'est pas un hasard si le morceau d'ouverture de l'album, Hooch, nous aura servi de détonateur pour le lancement de notre saga Best Song Ever...

Ré-etendre en live cet album passionnant fut un choc. Sa rage et sa fureur restent intactes après toutes ces années, son acuité évidente... Un live à revivre pendant quelques semaines grâce à Arte Live Web, merci à eux... c'est ICI.

A lire également Best Song Ever (épisode 2) : Hooch ou encore les Melvins live à l'Elysée Montmartre ainsi que leur descendance Kyuss, Queens of the Stone Age, Nirvana, Soundgarden, Alice in Chains, Temple of the Dog...

mercredi 15 mai 2013

Mac Demarco à la Maroquinerie (14/5/13)


Une Maroquinerie pleine à craquer et qui sentait le soufre pour le passage de Mac Demarco à Paris. Après un premier EP "Rock & Roll Night Club", Mac demarco a sorti fin 2012, via le superbe label Captured Tracks, son premier effort solo sobrement intitulé "2". Une vraie réussite d'indie pop habillement arrangée...

Après avoir subi en première partie le Comeback de Charlie Oleg, sauf que les impétrants étaient deux, arrive enfin sur scène Mac Demarco et sa bande de potes. L'album du bonhomme, enregistré en solo en totale autonomie et sans l'aide d'aucun musicien nous avait ravi par son immédiateté pop, ses arpèges cristallins et son mood laidback et sans prétention. Sur scène, avec l'appui d'un groupe ca n'a presque plus rien à voir...

On passe d'une pop limpide à un rock indé énervé et crade sous haute influence Slacker (on pense bien sur aux maitres absolus : Pavement...). Quelque peu déboussolés de prime abord, on se prend rapidement au jeu de redécouvrir ces morceaux sous une lumière crue et abrasive... L'ensemble est bancal, joué à l'energie, à l'arrache et c'est finalement ça qui va captiver l'audience...

Le coté n'importe Nawak se trouve cristallisé dans l'espèce de Medley improbable de la fin du concert où l'on croit distinguer un morceau de Pavement (Fight this Generation?), une cover décalée et humoristique d'Enter Sandman de Metallica et une version hardcore du "Black Bird" de Mc Cartney hurlé par le bassiste... Drôle et entrainant...

Au final, une soirée rock indé surprenante avec des gars qui s'amusent et réussissent à nous faire partager leur trip...

A lire également Pavement en Best Song Ever et en Live ou encore leur leader Stephen Malkmus.

samedi 11 mai 2013

Laurent Garnier, Carl Cox, JC Satan et Electric Electric aux Nuits Sonores 2013


Passer un 8 mai à écouter de la bonne Zik Electro gourmande et du Rock underground made in France, le tout en journée et presque en plein air, c'était le rêve éveillé formulé par les Nuits Sonores lyonnaises pour de Day 1 du festival version 2013.

Quelle bonne idée de réunir aux Subsistances deux monstres sacrés de la techno : Carl Cox et Laurent Garnier qui se seront succédés aux manettes quasiment 7 heures durant... On ne présente plus ces deux légendes qui n'ont absolument plus rien à prouver tant ils auront tout donné et contribué à l'essor de la techno dans les années 90. Car Cox, comme à l'accoutumé nous sert sa house made in Chicago, tandis que Laurent Garnier ravit nos oreilles et nos sens avec ses mixes oscillant entre Techno old school et envolées acid house rêveuses...

Deux valeurs sûres qui auront ravi une assistance venue en nombre, bigarrée et plutôt âgée (comparée aux audiences nocturnes des Nuits Sonores)... Une bien belle initiative que ces prestations diurnes...

Et ce que l'on adore aux Nuits Sonores, c'est bien entendu la programmation pointue et relevée mais c'est aussi cette ouverture d'esprit qui permet la programmation de nombreuses perles underground plutôt connotées Rock...

Après la prestation visuelle et auditive convaincante de People like Us, on est ravi de retrouver le meilleur de la scène rock indé française avec JC Satan qui nous avait ébahi en janvier à la Maroquinerie... Du bon gros son, du rock'n'roll qui tâche... Et ca fait tellement de bien... Concert de grande qualité dont on aura adoré le final ultra bruitiste tout en larcens... Excellent...

On terminera la soirée avec une autre figure de proue de la scène made in France avec Electric Electric... #7 de notre top album 2012, les 3 strasbourgeois nous ont décapé les oreilles avec leur déluge sonore... C'est une véritable expérience sensorielle à laquelle ils nous invitent. Intense, puissant et dérangeant... La BO apocalyptique de nos temps de crise... Dommage qu'ils aient joué devant une audience clairsemée...

A lire également les Nuits Sonores 2010 et 2008 , JC Satan à la Maroquinerie ou Electric Electric dans le TOP 10 MRM 2012.