dimanche 11 novembre 2012

Spiritualized, Alt-J, Palma Violets, Alabama Shakes... au festival Inrocks (Cigale/Boule Noire, 8 au 10/11/12)

Après avoir longtemps hésité entre le Pitchfork festival et les Inrocks festival, on se sera finalement décidé pour ce dernier et l'ambiance chaleureuse et plus intimiste de la Cigale et de la Boule Noire en lieu et place de la Halle de la Villette, de son cortège de hipsters et d'un son souvent limite...

Pass 3 jours en poche, on se rend tout d'abord à la Cigale... Et ca commence mal avec un mauvais concert d'un mauvais groupe : The Maccabees. On se console avec une bière en attendant l'arrivée du docteur 'es psychédélisme : Monsieur Jason Pierce (ex-Spacemen 3)... Pendant 40 minutes on est transporté par le tourbillon Spiritualized. Parfois brouillon et un peu longuette, la performance du groupe est à son image : embrumée et hypnotisante... On part avant la fin pour voir la nouvelle coqueluche du moment : le touts récents vainqueur du Mercury Prize : Alt-J...

Ambiance torride à la Boule Noire, où la foule s'entasse dans une chaleur étouffante digne de la fournaise du Bataclan (remember le coup de gueule de Jack White)... Heureusement, les Alt-J vont apporter leur fraicheur avec ces mélodies poppisantes, cet superbe entrelacement de voix (aiguë et nasillarde en lead et tout en basse en backing) et cette rythmique implacable du meilleur effet... Et c'est bien cette batterie qui sous tend tout l'édifice. D'influence hip-hop par moments, elle ressemblerait presque à de la jungle au ralenti. La batterie illumine le jeu du groupe... Une belle performance pour ce groupe promis à un bel avenir... Le premier TOP du festival...

Le vendredi on commence par assister à une performance plutôt convaincante de Poliça que l'on découvre donc live... Sur scène, 2 batteries se répondant, une basse et une chanteuse lançant quelques boucles et en enveloppant ce coté tribal de la section rythmique par un chant (un peu cheesy) qui adoucit nettement le tout, le rendant plutôt pop... Bonne entrée en matière... Et on sera d'autant plus déçu de l'album dont l'écoute aura été un vrai calvaire à cause de l'utilisation abusive de l'auto-tune que l'on exècre par dessus tout. C'est tellement dommage comparé à la performance vocale en live sans artifice... Joli moment pop électro avec les français de St Michel à la Boule Noire. Sympathiques et entrainants... On a hâte d'entendre l'album qui arrive...

On enchaine avec la révélation du weekend : les anglais de Palma Violets... Signés chez Rough Trade et pour le moment auteurs d'un seul et unique 45T, les jeunes pousses sont précédées d'un buzz flatteur... Et sur scène ca pulse : beaucoup d'énergie, de joie de vivre et de délires... On ressent l'influence des Clash et on pense inévitablement à la fougue, à la nonchalance et à l'attitude des Libertines (on me souffle même à l'oreille une influence The Smiths/Morrissey)... Vibe punk, mélodies efficaces et la fraicheur des nouveaux groupes, ca donne un super concert... Le second TOP du weekend... Un groupe à suivre de près... Après ce show ébouriffant, on prend le rock new wave (oui encore un groupe sous influence Joy Division) des Savages en pleine poire... Belle perf...

Dernière journée avec ce pass 3 jours définitivement rentabilisé avec un samedi de bonne facture... Ca démarre fort avec les deux jeunots de The Bots. Après leur passage convaincant à Rock en Seine, on est à nouveau séduit par cette énergie juvénile débordante et leur blues rock basique et percutant à la White Stripes... Ensuite on pensera un bon moment devant Wild Belle qui nous aura plus convaincu par  leurs morceaux d'obédiance Reggae que leurs songs pop...

Le concert de Willy Moon nous aura enflammé. Tout droit débarqué des années 50, il tente de revisiter cette décennie en la transposant dans les années 2000. Réjouissant... Et on aura littéralement scotché sur sa guitariste... D'une élégance et d'une beauté confondante... Sexy à souhait... On terminera cet beau périple par le Bluegrass hanté des Alabama Shakes... Le groupe typique qui prend une dimension incroyable en live. Totalement porté par la voix hors norme et le charisme de Brittany Howard, Alabama Shakes impressionne et prend aux tripes. Revisitant tout un pan de la culture américaine : Blues, Soul ou Rock, on a l'impression de voyager en plein coeur de l'Amérique profonde... Un grand groupe de scène...

Bien qu'on ne lit plus les Inrocks depuis leur virage pseudo culturel et la réduction des pages musiques à la portion congrue (sans parler du changement de direction insufflé par le nouveau propriétaire...), on doit constater que leur festival est toujours aussi intéressant...

A lire également Jason Pierce avec Spacemen 3 ou encore les comptes-rendus du festival des Inrocks 2011 ou 2010...

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